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  • Alain Jacobs

Enrique Enriquez: la poétique du tarot.


Alain Jacobs :


Comment puis-je vous présenter à celles et ceux qui ne vous connaissent pas encore: poète, lecteur du tarot, diseur de bonne aventure, magicien,…?


Enrique Enriquez:


Le Soi est une oeuvre de fiction. Maintenant que j’ai arrêté de faire des lectures de tarot, je suis sur le point d’avoir de nouvelles cartes de visite. Les cartes de visite sont des objets magiques qui opèrent sous le principe de la contagion magique. Je laisserai les cartes vierges: pas de nom, pas de numéro de téléphone, pas d’adresse, pas de titre, mais je leur murmurerai mon nom. De cette façon, elles deviendront une extension de moi-même.

J’espère être visible mais absent.

Puis-je vous poser une question similaire à celle que vous avez un jour posée à Jean-Claude Flornoy: vous souvenez-vous de votre premier baiser avec le tarot?


Je voudrais pouvoir prédire le passé. De cette façon je pourrais inventer une meilleure histoire! J’ai simplement vu des cartes de tarot, pour la première fois, dans un livre sur les estampes. Rien d’extraordinaire.

Il ne s’agissait pas tant d’avoir une révélation la première fois que j’ai vu les tarots. La clé est de comprendre comment j’ai pu revenir à ces images encore et encore sur plusieurs années. Ces images sont devenues terra firme (terre ferme). Notre culture ne produit plus de telles images parce qu’à présent les artistes font simplement n’importe quelle image qu’ils imaginent ce jour-là. Notre culture produit des images jetables.

J’affectionne mes souvenirs de ce moment de ma vie, j’avais 17 ou 18 ans, je faisais des études de design graphique. C’était le moment où j’ai trouvé beaucoup d’images qui ont fait ce que je suis. A cette époque, le seul endroit pour obtenir des cartes de tarot à Caracas, d’où je viens, étaient les «botánicas», les magasins où les gens qui pratiquent la Santería (religion originaire des Caraibes pratiquée notamment au Venezuela) vont chercher leurs matériaux. Ces lieux me fascinaient d’un point de vue esthétique.

Avec des queues de tatou, de petits outils fabriqués en fonte, des saints bizarres, des sorts et des sels de bain avec des étiquettes crues dessus, ces magasins vendaient des jeux de cartes Espagnols pour la divination et le tarot de Marseille.


Avez-vous toujours utilisé un tarot « de Marseille » ou avez-vous d’abord utilisé le fameux Rider-Waite?


Vous pouvez regarder beaucoup de choses en passant et être à chaque fois frissonnant de ces nouvelles observations, ou vous pouvez tourner autour des mêmes choses encore et encore et encore. Tourner en rond ne se produit jamais dans les cercles mais en suivant une spirale, de sorte que le même angle n’est jamais vraiment le même angle, mêmes si les contours semblent familiers.

Tout le monde peut faire à peu près les mêmes choses avec n’importe quel tarot. Je peux seulement faire ce que je fais avec le tarot de Marseille.


Il me semble que pour votre entourage et ceux qui font des commentaires à votre sujet, vous êtes un « extra-terrestre » mais une véritable bouffée d’air frais… Comprenez-vous cet état de fait et est-il facile de le dépasser?


Peut-être suis-je comme le tarot de Jean-Dodal: F·P·LE·TRANGE·

On ne peut-être soi-même sans les autres.

Vous évoquez la poésie du tarot…?


Avant de travailler avec les tarots je ne me suis jamais soucié de poésie. En fait, il est possible que je ne m’en soucie toujours pas. Je ne peux pas supporter les poèmes qui parlent de sentiments, ou les poètes essayant de m’envoyer un message à travers la poésie. Pour moi, la poésie est un potentiel que le langage possède, la poésie est le ‘langage qui survient’. La poésie n’est pas loin de la poterie parce que le langage est un matériau très malléable. Il peut être totalement plat ou il peut être profond. Il peut être opaque, réfléchissant, ou transparent. Il peut devenir des formes que l’on reconnaît si on parle la langue ou des formes totalement étrangères dans le cas contraire.

A un moment donné, chaque personne qui regarde le tarot de Marseille prend conscience du fait qu’il y a un jeu de mots dans les noms des Atouts. La plupart des gens acceptent ces jeux de mots dans le cadre d’une sorte de folklore, sans plus. J’ai décidé de prendre ces jeux de mots comme une invitation à explorer le lien entre tarot et poésie. Grâce à ça, j’ai découvert qu’ils appartiennent à une très ancienne tradition littéraire Française qui remonte aux troubadours provençaux et qui est toujours vivante. De René Marot au groupe OuLiPo, nous avons des gens qui jouent avec les ambiguïtés du langage, comme c’est suggéré dans les noms du tarot de Marseille. Je suis particulièrement intéressé par quelques auteurs qui ont vécu dans la transition entre le 19 è et le 20 è siècle: Claude-Sosthène Grasset d’Orcet, Jean-Pierre Brisset, Alfred Jarry, Raymond Roussel, René Guénon et Fulcanelli. Tous ces auteurs ont compris que le jeu de mots (homophonie, anagrammes, palindromes, rébus, etc) était un moyen d’accéder à un potentiel que le langage possède pour nous emmener au-delà de nos choix conscients. Il est d’un intérêt particulier pour moi que la moitié d’entre-eux étaient écrivains et l’autre moitié ésotéristes. Guénon et Fulcanelli ont appelé cela « la langue des oiseaux. » Fulcanelli a également appelé cela la « Cabale Phonétique » non pas parce que cela avait quoi que ce soit à voir avec la Kaballe Hébraïque mais parce qu’il a entendu « caballus » (cheval) dans cabale, ce qui l’a conduit à penser que chaque mot peut être un cheval de troie. N’est-ce pas une belle pensée? Je m’intéresse aux jeux de mots en tant que pratique contemplative, ce qui veut dire que je recherche la valeur oraculaire de la langue.

Comment la poésie peut-elle aider à lire le tarot?


Aussi vite qu’on réalise que les images du tarot de Marseille peuvent être activées de la même manière qu’on joue avec les mots. D’un sens, rime et rythme surviennent lorsqu’on applique les règles de la magie sympathique au langage. Puis, si vous démontez un mot pour le remonter avec un autre mot, vous pratiquez la magie de contagion. Les mêmes stratégies peuvent être appliquées, sur le plan visuel, aux Triomphes. La mandorle du Monde est la couronne que l’on voit dans l’As d’Epée. L’eau de Tempérance est le feu que nous voyons dans la tour (de Maison-Dieu)… On pourrait dire que ces choses riment. Ce sont toutes les opérations de la magie visuelle: similia similibus… La transformation d’un élément en un autre est une transformation de substances, où la forme résultante contient toujours la forme d’origine. Si l’As de Denier était originellement dans la main du Bateleur, alors l’As de Denier contient Le Bateleur. De cette façon, le processus visuel devient un processus de pensée. En tant que pratique contemplative, ces évènements visuels ont le pouvoir de nous amener au présent. Pour moi, ils sont un moyen en eux-mêmes. Ensuite bien entendu, on pourrait imaginer que ces évènements abstraits s’adressent à des évènements concrets dans nos vies. Un Atout reflète un autre Atout. A leur tour, ces Atouts pourraient refléter notre réalité.

La poésie a la vertu de ne pas être la solution à tout. Voilà pourquoi je lui fais confiance. Les gens perdent trop de temps en essayant de voir leur avenir dans les tarots. Je préfère utiliser les tarots pour me délivrer de la peur de l’avenir.


Dans votre film « tarology the poetics of tarot » , vous dites que nous avons besoin d’être idiots pour parler le langage du tarot… que vouliez-vous dire?


Je veux dire que nous pourrions regarder les tarots avec nos yeux au lieu de nos opinions. Plutôt que d’essayer de « comprendre » le tarot, nous pourrions essayer d’en profiter.

Vous y exprimez une autre idée intéressante: nous n’avons pas besoin de changer les cartes mais nous pouvons réactualiser ce que nous pensons d’elles. Est-ce possible sans une grande imagination, sans être capable de traiter des idées abstraites?


Le diseur de bonne aventure de l’avenir prédira le futur de la divination. Une prédiction est toujours une forme de création. Le chamanisme contemporain ne devrait pas porter sur « going native » (terme désignant les personnes s’habillant en Indiens ou en Africains sans vraiment en être). Si notre paysage est fait de panneaux d’affichage, alors Helvetica (police de caractère la plus utilisée dans le monde pour les panneaux) doit être aussi magique que les ailes d’un aigle.

Vous posez un dilemme intéressant: pouvons-nous réactualiser notre façon de penser sans forte imagination et sans pouvoir faire face aux idées abstraites? Je suppose que non. Mais si vous ne possédez pas une forte imagination et que vous êtes incapable de faire face aux idées abstraites, vous n’aurez probablement pas l’envie de réactualiser votre façon de penser en premier lieu!

Je pourrais vous emmener voir un coucher de soleil ou je pourrais vous emmener dans une pièce sans fenêtres et vous raconter tout ce que j’ai pensé des couchers de soleil. Lequel préférez-vous? Il faut du temps pour accepter que certaines personnes préfèrent la pièce sans fenêtres. A chacun le sien.


On vous a appris que nous ne faisons pas les images mais que ce sont les images qui nous font… que peut-on comprendre par cela?


Nous devons nous trouver dans les formes du monde. Il est essentiel de trouver ces images -sons et vues- qu’on peut appeler « maison ». Ceci, après que nous ayons fait la vaisselle!

Certains disent que le tarot est le maître. Dès lors, quelle serait l’utilité des livres et des cours sur le tarot?


Initialement, le tarot représentait tout ce en quoi je ne croyais pas. Il ne m’intéressait pas jusqu’à ce que je puisse l’utiliser différemment et cela m’est venu de la poésie. La question du langage est qu’il est soit de la poésie soit de la fiction. Soit nous sommes spectateur du langage en tant qu’expérience concrète, directe, soit nous lisons les fables de quelqu’un d’autre. Une fois que nous en avons terminé avec la survie: nourriture, logement, etc, la seule chose qui nous reste à faire est de nous amuser. Je voudrais écrire tout ce qui n’est pas stricte survie, comme distraction, y compris art, religion, spiritualité et philosophie.

Je travaille avec un groupe de gens maintenant. Nous avons des conversations quotidiennes entre nous et nous sommes aussi dans la discussion quotidienne avec les formes des images et des lettres. A travers le tarot, nous sommes spectateurs de la vie des symboles. Aux fins de notre travail ensemble, ces personnes « oublient » qu’elles veulent faire des lectures de tarot et choisissent plutôt de porter un tarot dans leurs poches pour les tenir au chaud. Ensemble nous trouvons de l’amusement à jouer avec les images comme si elles étaient des mots et à jouer avec les mots comme s’ils étaient des images. Il n’y a rien de grandiose en ça. C’est juste une question d’avoir un peu de foi en des choses inutiles.


Celles et ceux qui suivent vos classes attendent-ils quelque chose de spécial? Observez-vous et avez-vous à « combattre » des réflexes divinatoires de leur part?


Avant de commencer à travailler ensemble, la personne et moi mettons au clair que nous sommes là pour expérimenter la joie des formes. J’ai beaucoup de chance. Les gens qui travaillent avec moi me surprennent tous les jours de manières extraordinaires. Par exemple, regardez le mot MAYBE. « Maybe » (peut-être) indique une possibilité, mais aussi un doute. De là, mon ami Paul Nagy a remarqué quelque chose: vous pouvez trouver a BEE (une abeille) dans MAYBE. De la sorte, un doute devient un insecte. Une abeille peut-être aussi lancinante qu’un doute, mais voici le truc: une fois que vous avez une ABEILLE (a BEE), celle-ci suggère l’idée de FLEURS. Voyez-vous? Grâce à un jeu de mots, nous avons transformé un doute en fleur.

C’est le genre d’expérience que nous recherchons. Les personnes qui suivent mes leçons veulent transformer les doutes en fleurs. Ce ne serait pas possible sans le tarot (de Marseille) comme four, en gardant le langage à sa température de fusion en suggérant que l’alphabet est aussi un jeu de tarot qui peut être mélangé, réarrangé, brisé en morceaux qui une fois remis ensembles deviennent de nouvelles idées, de nouvelles images, de nouvelles vues.

Donc, c’est ce que nous faisons à mes leçons. Nous nous amusons.

J’ai le sentiment que tous les lecteurs de tarot font de la divination (un mot peut-être obsolète), parce qu’il s’agit toujours d’un jeu (quoi que fasse le lecteur, quelle que soit la façon dont il interroge les cartes), dans lequel le lecteur essaie de deviner « la présence au monde » du consultant (émotions, actes,…) livré dans une réponse. Que pensez-vous de cette idée, cette impression?


Une lecture de tarot est une illusion autonome. Les lecteurs ont tendance à tirer trop d’honneur de ce qu’ils font. La langue parle « plomb ». C’est l’oreille, elle qui entend « or ».

Pourriez-vous donnez des trucs et conseils simples à celles et ceux désirant lire le tarot différemment… ou pour la première fois?


Simple: à un certain point, certains ont mal interprété un ridicule jeu de cartes en tant qu’oracle, créant une complète tradition ésotérique. Donc, au lieu de suivre la tradition, créez votre propre erreur d’interprétation. Faites COMME SI et non COMME C’EST. J’entends par là que nous devons garder à l’esprit que notre erreur de lecture, aussi amusante soit-elle, sera aussi erronée que les précédentes. Je lis personnellement COMME SI c’était de la poésie mais je ne prétends pas que C’EST de la poésie, ni que tout le monde devrait faire comme je fais. Je ne suis pas en train de dire que le tarot a été inventé pour répondre aux besoins des poètes Parnassiens pas plus que j’ai trouvé la « vérité » sur les Atouts. J’ai seulement trouvé un moyen de jouer avec le tarot qui m’amuse. Ceux qui sont à la recherche de la vérité devraient essayer le jardinage ou la cuisine. En dehors de cela, tout ce que nous avons sont de charmants modèles mentaux. Nous devons posséder nos propres mythes et ne pas laisser nos mythes nous posséder. Cela signifie aussi que nous devons revendiquer la responsabilité de nos métaphores.


Vous m’avez fait découvrir une toute nouvelle dimension aux tarots: l’amusement! Pour moi, il s’agit probablement de la dimension supplémentaire la plus géniale et la plus importante que vous apportez au tarot. Je sais maintenant qu’on peut jouer avec les cartes… de bien des façons. Par exemple, peu connaissent le « Tarocchi Appropriati »…


Le « Tarocchi Appropriati » était un jeu dans lequel une personne improvisait une poésie sur une autre personne, basé sur les Triomphes du Tarot. L’usage du Tarot comme un moteur poétique a commencé des siècles avant que le tarot ne soit utilisé comme gadget de divination et cela s’étend au 20 è siècle dans le travail de gens comme Gary Snyder, Charles Olson, Victor Coleman, Robert Creeley, John Wieners, Jack Spicer, George Bowering, Frank Davey, John Cage, André Bretón, Italo Calvino… Tanya Joyce a rassemblé une très belle collection de poésie basée sur le tarot faite par des praticiens du tarot de la région de San Fransisco. Aussi bien sûr, les tarots sont toujours utilisés pour le jeu dans de nombreux pays. Vous avez aussi des gens comme Jeaninne Carson, abandonnant des cartes dans les environs de New-York City pour que les gens les trouvent, ce qui pourrait se concilier un fantastique jeu de déraillements, un détournement Situationniste.

La divination est un autre jeu de hasard. Même cette conversation est un jeu de tarots!


J’ai vu un amusant exemple d’utilisation (de jeu, de communication) du tarot sur une page web de Bertrand Saint-Guillain. Il demandait à ses amis Facebook de trouver le nom d’un cartier… Plus important pour cet exemple: Le Pape s’en va!

Le Pape démissionne!


Il y a un niveau de compréhension directe dans lequel les images nous parlent. Donc, dans cet exemple, on voit un homme habillé en pape, puis un homme s’en allant, avec toutes ses affaires dans un petit sac. Ses acolytes se sont transformés en un chien errant. C’est un récit très clair.

En regardant ces deux Atouts, j’entends aussi POP FULL (de Pope/Le Pape et FooL/Le Fou) comme le bouchon d’une bouteille qui est expulsé après que la pression augmente.

Je crois que vous avez eu le sentiment que le Viéville devrait être lu autrement; avez-vous finalement trouvé comment?


Si vous prenez n’importe quel tarot de Marseille et comparez Le Soleil avec Le Diable vous trouverez des affinités visuelles très claires. Ces affinités nous permettent de grouper certains éléments dans ces deux cartes ensemble et détecter un motif, une transformation ou une action: Le Soleil, béatement absent, devient une caricaturale mais une obscène présence interrompant l’étreinte de deux personnes qui sont maintenant devenues des bêtes enchaînées. En mettant ces deux Atouts ensemble, nous pouvons expérimenter la transformation de ces symboles et lui attribuer une qualité narrative. L’entièreté du tarot de Marseille est construite de telle façon. Si vous prenez Le Soleil et Le Diable du Jacques Viéville vous ne verrez pas ce genre d’affinités. Rien dans le Diable vert ne rappelle l’enfant montant un cheval visible dans la carte du Soleil. Le langage visuel que nous détectons dans le tarot de Marseille ne semble pas être présent dans le Vieville. Les noms des Triomphes sont également absents dans le Vieville. En échange, on nous donne un très intriguant « poème », un texte écrit sur l’As de Denier et le Deux de Coupes. C’est absolument mon texte préféré sur le Tarot. Le texte nomme certains Atouts tout en les plaçant dans le contexte d’une sorte de complainte, prière ou narration. C’est très proche du Tarocchi Appropriati comme nous les voyons faits avec les tarots Italiens. J’aime à penser que monsieur Vieville nous a laissé dans ce texte une suggestion sur la façon de jouer avec ces Triomphes.

Vous venez de publier deux livres comprenant vos propres entretiens. Aviez-vous une idée précise à leur sujet et qu’en avez-vous retiré?


Une conversation est une intersection, un carrefour. Vous et moi nous rencontrons en cet endroit précis pour procéder à un échange et continuer, espérons-le, chargés, rechargés ou même consumés par notre échange mutuel. Toutes les conversations que j’ai menées entre 2010 et 2012 avec plusieurs différents auteurs et membres de la communauté du tarot ont été compilées par Eye-Corner Press en un ensemble de deux volumes intitulés EN TEREX IT et EX ITENT TER.

Le signe pour un carrefour est le X. Le X marque l’endroit. A New-York, tous les parkings ont ces énormes panneaux qui indiquent ENTER/EXIT (Entrée/Sortie). J’ai aimé la façon dont le X, le carrefour, a été représenté dans le mot EXIT; mais vous ne pouvez quitter une intersection sans y entrer d’abord. C’est pourquoi j’ai choisi de nommer mes livres avec des altérations des mots ENTER/EXIT. Les deux livres sont jumeaux, une analogie du Soleil, qui en soi est une analogie du type d’échange que vous et moi tenons ici.


Le temps passant, je me sens davantage réjoui et à l’aise en m’imprégnant simplement de la « Beauté profonde » du Tarot… aucune question, aucune réponse, aucun mot. Est-ce la fin?


Peut-être avons-nous besoin de garder les cartes du tarot avec nous pour la même raison que nous entretenons les cheminées: pour nous garder au chaud, pour combattre les ténèbres… il n’est pas nécessaire de demander au feu les numéros du lotto. Nous n’avons pas besoin d’interpréter une flamme pour sentir sa chaleur. Nous avons simplement besoin de nous asseoir suffisamment près pour que le feu réconforte nos os, mais pas si près que nous en soyons brûlés.

Cette conversation vaut bien un compliment ! (par Alain Jacobs):


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